Ce livre fera (peut-être, si celui-ci en est toutefois capable)
comprendre au lecteur franco-français combien son pays a saboté, sabordé, dès
leur « avènement », les indépendances de ses ex
« possessions » en Afrique noire.
La colonisation et le martyre colonial que subissent les pays du Sud de la planète
du fait de l’Europe et de ses extensions que sont ses anciennes « colonies
de peuplement » (les USA au premier chef) est, contrairement à ce qu’une
certaine propagande désinformatrice cherche à nous faire accroire (en y
réussissant au-delà de toute espérance du fait de ses moyens financiers,
technologiques et médiatiques) toujours de pleine actualité. Seules – encore
que depuis peu de temps - de grandes puissances asiatiques (Chine, Inde) s’en
sont affranchies, grâce à leur volonté farouche, à la taille gigantesque de
leur population et à leurs civilisations brillantes et infiniment plus
anciennes que celle de l’Europe, lesquelles, à raison entretiennent chez leurs
peuples un sentiment de fierté réel, ancré dans leurs identités très fortes.
Mais, dans le cas de l’Afrique noire, il en va, hélas, tout
autrement.
Pour ce qui est de cet ouvrage en soi, il est né d’une réaction.
Il constitue une – indispensable et salutaire – réponse à un autre essai, NEGROLOGIE, publié en 2003 par un journaliste réputé en France en tant
qu’expert faisant autorité au sujet de l’Afrique ayant travaillé
pour Libération comme pour Le Monde (rien que ça !), Stephen
SMITH. Ce Négrologie, il est à peine
utile de le souligner, a obtenu un succès de premier ordre en France, tant dans
les rangs du grand public ignorant et
farci de préjugés et autres clichés qui ont la vie dure (et qui lui facilitent
la vie) que dans les médias hexagonaux et dans l’intelligentsia parisienne,
qu’elle soit de type « nouvelle droite » ou gauche social-démocrate.
Haro sur le Nègre et sur l’échec des indépendances
africaines !
Pourquoi les Français veulent-ils à tout prix réhabiliter la
colonisation […] ? (B.B.DIOP).
Pourquoi est-ce si important pour la France d’ « en
remettre une couche », de discréditer le Noir d’Afrique et donc, d’en
revenir à une essentialisation raciste qui avance plus ou moins masquée ?
Voilà ce que les trois parties de Négrophobie, livre de 200 pages environ, se proposent de
déterminer, sous les plumes de trois rédacteurs différents qui cependant,
s’entendent pour démolir, ainsi qu’elles se doivent de l’être, les thèses –
largement partisanes et sans aucune rigueur - de l’ouvrage Négrologie.
L’Afrique subsaharienne « francophone » est, c’est
connu (même d’un certain public hexagonal), l’un des exemples les plus patents,
les plus sinistrement éclatants de néocolonialisme. Depuis la
« coopération » mise en place par le ténébreux Jacques FOCCART dès le
moment des « indépendances » factices de 1960, on va même jusqu’à
parler tout à fait ouvertement de FRANCAFRIQUE et de pré
carré, comme si ça allait de soi.
Dans ce pré carré, l’on a éliminé
tous les leaders et penseurs potentiellement oppositionnel (tels LUMUMBA et
SANKARA, pour ne citer que les plus connus) pour placer à la tête (officielle)
des pays en question des autocrates à vie incapables et corrompus jusqu’à la moelle
mais dociles (c’était tout ce qu’on leur demandait, et leur demande encore). Car, voyez-vous, la France
est un pays qui adore se poser en « grande puissance » et l’Afrique noire est immensément riche
en matières premières minérales et biologiques, que le « Pays des Droits
de l’Homme », moraliste sourcilleux devant l’Eternel,
« indépendance » ou pas, pompe avec allégresse pour alimenter son
mode de vie si prospère et si hédoniste.
Boubacar Diop cite Stephen Smith : La France n’existe, face aux vrais grands, qu’en s’appuyant sur
l’Afrique […] et là, au moins, ça
a le mérite d’être franc.
Toutefois, l’ « humanisme » paternaliste (et
donc, en somme, « bon enfant ») qu’elle prétend incarner et qui est
censé fonder son image aux yeux du reste de la planète doit à tout prix rester
sans tache. Si la France « se maintient » si vigoureusement dans les
anciennes AOF et AEF ainsi qu’à Madagascar (qu’elle a ruiné), c’est que le Noir
est nul ; c’est un « inapte », un « dépendant » qui
n’a pas la notion de l’Etat.
Et les vieilles images faciles de la « sauvagerie »
ressurgissent, réactualisées, entre autre, par un auteur comme Stephen
Smith ; pain béni pour l’égo « gaulois ».
S’y ajoutent d’autres justifications, tel, par exemple, le
scandaleux « droit d’ingérence » (que l’on devrait, peut-être,
rebaptiser « droit d’ingérer ») du « bon docteur » Bernard
KOUCHNER, tant louangé dans l’hexagone, et sa conséquence directe : l’interventionnisme militaire, sous
couverture onusienne ou non, qui devient, dès avant les attaques de DAECH et consorts
en terre européenne, un véritable tic
(Rwanda, Côte d’Ivoire, Mali…), le fin mot de l’histoire étant
que l’Afrique noire francophone « en faillite » aurait un sérieux
besoin d’être recolonisée.
Ces « thèses » s’appuient, en toute logique, sur tout
le courant de « droitisation des esprits », de négationnisme touchant
les cruautés liées à la traite négrière et à l’esclavage et autres coloniaux
méfaits (et dieu sait qu’ils ne manquent point, du XVIe siècle jusqu’à nos
jours, car le dossier est loin d’être clos, il faut le souligner sans relâche)
et de libération (dans la quasi impunité) de la parole raciste
« ordinaire » lasse du politiquement correct et de ses relents
d’accusation qui, depuis quelques décennies, a pris possession des contrées
prospères de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord. Le chauvinisme Blanc
– et particulièrement, français – est de retour (et avec lui, entre autres
inepties, la « colonisation positive ») ! Il s’agit de convaincre le monde entier – y compris les Africains eux-mêmes
– de l’innocence de l’Occident. (Diop). Une fois de plus, si la
victime est la victime, c’est de sa faute – Vae
victis ! L’Afrique noire se résume, dans son essence, à des guerres
(en fait, toutes provoquées, en sous-main, par des réseaux et autre lobbys
des pays d’Occident), des génocides, des dirigeants frappés de folie et une pauvreté crasse
répugnante, dont elle ne sortira jamais, en raison de son incompétence, de ses
cultures « inadaptées », disqualifiées d’avance (même langage, ici, que
pour l’islam).
la décolonisation [ cette tutelle masquée mais toujours opérante,
on oublie de l’ajouter, est ] responsable
de tous les maux actuels du continent. (Diop).
Dans ce cas, pourquoi le Blanc
« sangloterait »-il ?
La vérité est que la France est un pays génocidaire de plus. La
« crise » rwandaise, largement décortiquée par F.X VERSCHAVE dans la
dernière partie de l’ouvrage, le met en relief de façon saisissante et
honteusement incontournable. Et les grandes tirades, si à la mode, sur le
métissage, le vivre ensemble assorti de pardon des offenses ou le dévouement
(si longtemps passé inaperçu) des Tirailleurs noirs n’y changeront rien. Elles
endorment les esprits (tant Noirs que Blancs ou autres), c’est tout.
De ce livre, c’est avec une boule au ventre, voire une franche envie de
vomir que l’on ressort. Pas moins. Mais il faut, d’urgence, le lire.
P. Laranco.
Pourquoi toujours est utile d'utiliser le qualificatif de couleur pour designer l’Afrique ?après tout c'est la couleur naturelle et non faite par l'humain et si l’Afrique se trouve dans un état alarment et desesperant ce n'est du à sa couleur.
RépondreSupprimerLa couleur, c'est une invention des racistes. Si j'y fais allusion ici, c'est parce que les deux livres dont il est question y font référence.
Supprimer