Nature contre culture ? Ce n’est plus tenable. Dans la guerre terrible entre nature et civilisation, homo sapiens a gagné… au risque de tout perdre.
Il doit apprendre à ne plus lutter contre la nature mais à compter avec elle.
C’est un changement d’optique.
Il aura des effets sur les modes d’alimentation, de transport, d’habitation, de consommation, sur le travail, la manière de s’habiller, sur la médecine, etc.
La civilisation de demain sera naturelle et technologique ou ne sera simplement pas.
Les géniales inventions d’Elon Musk8, les sondes envoyées autour de Mars par les Chinois9, l’exploration du centre de la terre10, rien de tout cela ne se fera, si nous ne sommes pas capables de mieux protéger les écosystèmes dont la vie humaine dépend.
Un problème de ressources. Depuis les années 70, la valeur de la production agricole a augmenté de 300%2.
Cet exploit a mis les réserves d’eau sous tension.
L’agriculture et l’élevage utilisent 75% des ressources en eau douce dans le monde2.
Les rivières sont saturées de pesticides et d’engrais11. Les lacs, les étangs et les mares aussi. Même les nappes phréatiques sont parfois menacées12 !
Les populations de pollinisateurs, notamment en Amérique du nord, déclinent. Les abeilles meurent, on le sait. Le coût de leur disparition a été évalué à 577 milliards de dollars par an pour l’agriculture mondiale2.
Par ailleurs, l’exploitation des forêts bat son plein. La récolte de bois brut a augmenté de 45% dans le monde2.
60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables sont extraites chaque année de la planète. Ce chiffre a doublé depuis les années 802.
Les sols, eux, se dégradent. Les terres agricoles ont perdu 23% de leur productivité. La monoculture, les labours profonds qui éventrent la terre et la soumettent à l'érosion, les engrais et les pesticides épuisent la terre.
Si la tendance continue, les grandes plaines du nord de la France ou celles de Flandres en Belgique pourraient devenir des zones arides dans les 50 années qui viennent.
33% des stocks de poissons sont surexploités, 66% sont à la limite. Il y a un progrès pour 7% d’entre eux.
Urbanisation et pollution. Depuis 1992, les zones urbaines ont été multipliées par deux ! En trois décennies ! C’est très rapide !
La pollution par les plastiques a été multipliée par dix depuis 1980.
Environ 400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux du monde.
Les engrais qui arrivent dans les écosystèmes côtiers ont produit plus de 400 « zones mortes » dans les océans. Cela représente près de 245.000 km2. C'est une superficie totale plus grande que celle du Royaume-Uni2.
Tout le monde est concerné. En France et en Europe, les choses se sont légèrement améliorées dans certains domaines.
Mais, il ne faut pas penser que les problèmes ne sont que pour les autres.
D’abord, parce qu’en France aussi les rendements agricoles stagnent, les sols s’épuisent et l’urbanisme galopant et désordonné sévit13.
Ensuite, parce que les problèmes d’eau, de désertification, de pollution, etc., ailleurs dans le monde peuvent avoir une incidence directe sur l’Europe.
Ce sera des mouvements de populations ou des conflits par exemple. Sans compter qu’une part de la pollution liée à la production des biens et services a été délocalisée en Chine.
Les Chinois y ont trouvé leur compte pour l’instant. Mais cela ne durera peut-être pas éternellement.
Un jour viendra où l’Europe devra peut-être à nouveau produire ses biens et ses matières premières, ne fut-ce que pour des questions de sécurité des approvisionnements.
La crise du coronavirus et la production des masques a souligné à quel point ce problème était saillant. L’innovation technologique est-elle durable ? La crise actuelle a eu le mérite de montrer que certaines activités très polluantes n’étaient pas indispensables : le transport aérien ou le tourisme de masse à l’étranger ont permis au ciel et aux plages de respirer.
Ces activités pourraient aisément être régulées à l’avenir.
En revanche, personne ne parle des dépenses énergétiques liées aux technologies.
Ainsi, la collecte et l’archivage des données par les géants américains de l’informatique et des réseaux sociaux contribuerait massivement au réchauffement climatique14.
Quels seront les effets de la 5G ou de la 6G ? Pour l’instant, les Autorités ne semblent pas s’intéresser à la question...
Les solutions à envisager.
La tâche paraît immense !
Toutefois, la pression économique devrait conduire tous les acteurs à s’y atteler.
Trois révolutions sont à prévoir :
- une révolution philosophique : la nature et la science vont devoir travailler ensemble. Les scientifiques vont devoir partir des équilibres du vivant pour développer de nouvelles technologies : c’est l’un des objets du biomimétisme : s’inspirer de la nature pour innover15.
- une révolution agricole : l’avenir appartient à la permaculture et à l’agroforesterie, seuls modèle à la fois durables et productifs16 ;
- une révolution des modes de vie et de consommation. Ces changements dépendent beaucoup des innovations technologiques. Il est à prévoir toutefois que les modes de chauffage et notamment d’isolation évoluent et que par ailleurs la consommation de viande baisse drastiquement. Le plastique pourrait être remplacé par des “plastiques végétaux”17 tandis que la dépollution pourrait être assurée par les champignons18.
Il y a de nombreuses raisons d’aimer le monde qui se prépare. Les solutions sont là !
Au travail !
Solidairement,
Julien.
P.S. : Cliquez ici pour signer la pétition « Dans 100 ans, tous les insectes pourraient avoir disparu ».
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