mercredi 15 juillet 2020

Patricia LARANCO (Moris/France).








Je me tais. Le soleil m’a réduite au silence.
Dru, vertical et minéral, il m’a capturée, enserrée. Il me semble qu’il m’a incluse dans l’épais son bloc. Arrêtée entre ses parois cylindre roide.
J’ai l’impression de faire partie de son tronc ; de n’être plus qu’élément de sa densité.
Il me paraît une masse de marbre dur. Où je ne serais plus que statue à venir. Que forme vouée à être délivrée un beau jour, qui sait, par quelque marteau et quelque burin.
Le soleil est un silence aveuglant et gourd. Une compactitude de béton armé. Une substance figée, dénuée de vie. Pareille à celle qui crucifie les lézards sur des roches presque plates, entre deux puissances également inanimées qui possèdent un pouvoir antérieur à tout contre lequel eau et chair mobiles se craquellent et se broient, mises en pièces.


























Texte et photographiePatricia Laranco.


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