Je regarde les
hirondelles accompagner
les longs nuages
clairs qui sereinement
fuient
en ligne droite sur
le fil du vent bleu-vif
qui leur donne un
air béat, et presque grisé
alors que les toits
cherchent
à les retenir
*
J’observe les
oiseaux-flèches suivre leurs flancs
blancs qui
détonnent en l’immensité d’azur,
les encouragent-ils
ou bien les guident-ils
comme des poissons-pilotes
au profond des mers ?
(Juin 2020.)
Toute petite pluie picote
tel un tout mini bec pointu.
Et un petit coup sur mon front,
un léger choc
au bout du nez !
Ce sont
des fléchettes de pluie
invisibles dont on ne sent
sur la peau
qu’à peine l’impact,
dont on n’ouït
qu’à peine le son
….
Non loin, quelque part dans l’air gris
ma complice au vol sautillant,
mésange, sans se révéler
non plus, décoche un cri discret,
presque feutré quoique pointu
en signe de reconnaissance.
*
Le vent taurin
ne charge plus
comme il le faisait ce matin,
le front baissé, heurtant les murs,
paquet d’air en boule, en furie.
(Novembre 2019)
La mouette en vol,
toute gainée de lumière
étale à plein,
fière, sur fond de bleu criant
la magistrale
transparence de ses ailes
et elle se laisse
glisser vers le soleil
sur ses rayons où
elle a trouvé tous
ses aises
qui sait si elle ne
s’y est pas endormie ?
(Juillet 2020)
Le soleil rêche
passe sa paille de
fer
sur mes joues et
mes bras nus penchés au balcon.
Il n’y a que moi,
les murs dénudés, le ciel
avec ses nuages
aveuglants qui font « coucou »
regroupés au bord
du toit, îlots presque ronds
et blancs à l’allure
farceuse
de pop-corns.
(Juillet 2020)
Textes et photographies : Patricia Laranco.
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