lundi 20 juillet 2020

Une belle réflexion de l'écrivain et artiste marocain Hicham OUADGHIRI sur l'ECRIRE.






Ecrire. On me demande d'écrire. J'ai perdu le mode d'emploi. Comment fait-on pour écrire ? Je dilapide le temps qui me reste dans le brouhaha urbain, dans la fatuité du fait de vivre. J'éructe des arguties parce que tout a été recouvert de la poussière de l'ineptie. Je n'ai pas de pays où écrire, pas de chez moi, pas de corps propre, pas de nom propre, pas de désir, pas d'espoir. Rien. Qu'écrire ? Le tic tac du temps qui passe ? La morosité redondante des visages qui me font face ? Ecrire le pourrissement de l'âme ? Ecrire le vert-de-gris qui recouvre peu à peu de trop vieilles blessures ? Ecrire la fatuité, l'ineptie, l'absurdité...? Qu'écrire ? Ecrire le manque ? Ecrire l'asphyxie ? Décrire cette invisible toile d'araignée qui peu à peu s'enroule autour du corps ? Décrire ces visages pâles comme la mort qui te tendent une main où ne luit que le besoin.
Ecrire cette poussière ?



































Hicham OUADGHIRI.

























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