Ecrire. On me demande d'écrire. J'ai perdu le mode
d'emploi. Comment fait-on pour écrire ? Je dilapide le temps qui
me reste dans le brouhaha urbain, dans la fatuité du fait
de vivre. J'éructe des arguties parce que tout a été recouvert de
la poussière de l'ineptie. Je n'ai pas de pays où écrire,
pas de chez moi, pas de corps propre, pas de nom propre, pas de désir, pas d'espoir. Rien. Qu'écrire ? Le tic tac du
temps qui passe ? La morosité redondante des visages qui me font
face ? Ecrire le pourrissement de l'âme ? Ecrire le
vert-de-gris qui recouvre peu à peu de trop vieilles blessures ? Ecrire
la fatuité, l'ineptie, l'absurdité...? Qu'écrire ? Ecrire
le manque ? Ecrire l'asphyxie ? Décrire cette invisible toile
d'araignée qui peu à peu s'enroule autour du corps ? Décrire ces
visages pâles comme la mort qui te tendent une main où ne luit
que le besoin.
Ecrire cette poussière ?
Hicham OUADGHIRI.
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