JE SAIS.
Désormais, je sais, tu ne viendras pas.
Rien en moi ne peut t'accabler.
Ta promesse était ténue comme un fil.
Lorsque la nuit frappa nos ébats
ma maison s'habillait d'écarlate
l'éclair déchira ma poitrine imberbe.
J'ai décidé d'écarteler ce qui t'entoure
de l'oublier au fond d'un lac
te momifier dans les eaux saumâtres...
c'est une manière, comme une autre
de ne pas te perdre
de te savoir quelque part.
Ton chemin s'est étranglé
les courbes ont pesé sur la balance
ton trophée sans épines et sans gloire
rend obsolète toute performance.
S'agissait-il d'un suicide inopiné ?
L'horizon traça ses limites
et devint insaisissable.
Je sais, tu ne viendras pas.
Mes nuits sont froides
il n'y a aucun hospice
pour recevoir ma névrose.
J'entends des pas qui s'approchent
je ferme mes paupières
et je feins de dormir sur la poussière
ou au fond d'un wagon
avec ma belle chemise qui m'emprisonne.
Ce jour-là n'a plus la moindre emprise.
Rien ne vient approuver ou échoir
ma décision irrévocable.
J'en finirai avec tes portraits
qui n'évoquaient plus
la douce mélodie des jours heureux.
En finir avec tes lèvres assoiffées
l'écume, la rage, le désappointement
l'écorce qui est l'essence même du Christ.
Je sais.
Jorge PALOMINOS, alias KUTA-LILO.
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