JOIE DES MÉSANGES.
Les mésanges se livrent à un concours de cris
elles modulent des tas d’associations
différentes de notes pointues, acérées.
Les sifflements-appels croulent sur le jardin
en une effervescence rarement parue
tandis qu’elles rebondissent sur l’air, les murs,
les nombreux feuillages touffus des arbres bas.
Certaines battent l’aile, jouent les colibris
d’autres frétillent sur les branches emmêlées
électrisées par le silence environnant
que cause le reflux des gens, très occupés,
tous partis en voyage, à l’école, au travail ;
d’autre encore jaillissent telles des pop-corns
avec la manifeste intention d’étonner
ou, s’engouffrant entre deux bâtiments trapus
me frôlent presque, en filant à toute vitesse :
cherchent-elles à me donner bourrade d’ami ?
Trois d’entre elles se hissent même au long du mur,
bien haut, très haut où, vite, elles gagnent le toit
où l’une perche son microscopique corps
- à vrai dire à peine visible désormais –
sur le fil de l’antenne de télévision.
Mais le clou, c’est quand un couple des plus hardis
revient vers la boite de bois du nichoir
collée au mur, juste en face de mon balcon
et, plusieurs fois, me désigne du bout du bec
l’un ou l’autre des trous qui criblent celle-ci :
elles se souviennent des anciennes couvées
qu’elles y ont nourri
si elles n’y sont nées – peut-être…
Texte et photographies : Patricia Laranco.
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