Chers Amis,
Au début du mois de septembre, Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, a fait savoir que le loup était « un réel danger pour le bétail et potentiellement pour l'homme ». A en croire les propos rapportés par le journal allemand Bild, elle aurait quelques comptes à régler avec cette espèce puisqu’un loup serait responsable de la mort de son propre poney.
Nous
partageons sa douleur et sommes bien conscients du traumatisme que cela
doit être pour elle. Néanmoins, Mme von der Leyen ne peut pas faire
d’une affaire personnelle une généralité. Et encore moins un mensonge.
Le loup n’est pas une menace pour l’homme. En Europe, aucun accident de morsure d’un loup sur un humain n’a jamais été recensé. De plus, le loup est une espèce protégée en Europe. De
nombreux pays européens ont mis en place des mesures de protection pour
les loups, notamment des programmes de conservation visant à préserver
ces espèces emblématiques.
Le pastoralisme fait partie de l’histoire de l’Europe et les loups étaient là bien avant nous. Ce sont nous, les humains, qui ne cessons d’empiéter sur leur territoire.
Nous devons apprendre à cohabiter avec eux, comme tous les citoyens de
tous les pays du monde cohabitent avec les espèces sauvages qui les
entourent en dépit d’une activité humaine croissante et délétère pour
l’environnement.
Il y a seulement quelques milliers de loups sauvages sur le territoire de l’Union européenne. Parallèlement, les
populations d’herbivores domestiques ont, elles, explosé en un siècle.
Leur nombre croissant et le fait que les élevages ne soient pas
surveillés par l’homme et de nombreux chiens de troupeau 24/24h sont la
cause des attaques.
Nous
sommes bien sûr conscients du traumatisme vécu par les éleveurs lorsque
leurs troupeaux sont attaqués par des loups. Même s’ils sont
indemnisés, les dommages psychologiques subis par eux et leurs animaux
sont hélas irrémédiables. Il faut donc les accompagner en allant plus loin.
Notre société et nos politiques, dans toute l’Europe, doivent développer une nouvelle approche « One Health »
prenant en compte non seulement les loups, mais aussi les éleveurs,
leurs bêtes et l’environnement. Nous sommes convaincus qu’il faut
beaucoup plus d’humains pour surveiller en permanence les troupeaux,
mais aussi beaucoup plus de chiens de bergers. Il faut aussi
sensibiliser les touristes et personnes de passage afin de limiter la
fréquentation touristique massive des zones « à risques ».
Il
faut montrer à l’Europe et aux européens que nous sommes unis, non pas
seulement en tant peuples de différentes nations, même aussi comme
humains sachant vivre en harmonie avec les animaux et la nature qui nous
entourent. Montrons au monde que l’Union Européenne n’est pas que l’Union des hommes, mais l’Union du Vivant.
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