Une nuit que je cherchais le sommeil…
Je l’ai appelé de tous mes vœux au pieu,
un livre de poésie entre les mains,
rien à faire, il était sourd à mes appels;
il pionçait sûrement à poings fermés
quelque part où je ne pouvais pas le trouver !
Puis je n’ai pas fait comme tout le monde,
j’ai compté les boutons;
j’en ai tant compté que ça m’en a donné !
J’ai alors décidé de m’adonner à une activité nocturne…
non, pas ce que vous croyez… j’ai décidé
d’aller pêcher la carpe.
Il y en avait dans la rivière près de chez moi.
J’allais lancer ma ligne
quand une carpe est venue vers moi. Elle me dit :
« Cueille le jour » puis s’en est allée.
Je n’en croyais pas mes oreilles !
Une carpe qui parle !
Pourtant, dans le dico, il est écrit
« muet comme une carpe » !
Eh bien, je le sais maintenant,
il ne faut pas croire tout ce que dit le dico,
car je l’ai entendue, la carpe, me dire
« Cueille le jour ».
Et je m’y suis employé,
je me suis caché dans un trou de verdure
où chante une rivière, les pieds dans les glaïeuls,
et j’ai attendu que le jour se pointe
pour le cueillir dans mon épuisette.
Mais, épuisé, je me suis endormi.
Le sommeil m’avait trouvé !
À mon réveil, la carpe était là,
Qui me zyeutait avec ses yeux tout ronds.
La carpe dit : « Aime », avant de s’en aller.
Oui, me suis-je dit, je ferai ça
A défaut de cueillir le jour.
Jean-Louis ROBERT.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire