Pour justifier sa démission, Nicolas Hulot invoque sa « solitude ». Il regrette d’être seul au gouvernement à porter l’urgence d’un changement de modèle, de ne pas avoir de parti politique, de ne pas disposer d’un mouvement populaire prêt à descendre dans la rue et à le soutenir dans sa démarche.
Pourtant, nous sommes là, conscients, et prêts.
Conscients que les impacts de l’activité humaine ont pris des proportions géologiques, que nous sommes en train de modifier de telle manière les équilibres biogéochimiques de notre planète que les conditions qui ont permis l’apparition de l’Homme, et d’un grand nombre d’espèces vivantes, sont gravement menacées.
Conscients que c’est au cœur de notre modèle économique, de notre culture et de nos imaginaires qu’il faut chercher les causes de cette dérive.
Conscients que beaucoup de ce que nous tenons pour acquis, notamment en termes de confort matériel, ne peut être maintenu durablement.
Prêts à penser autrement, à imaginer d’autres façons de vivre, plus sobres, plus lentes, davantage centrées sur la nature, l’entraide, la connaissance et l’épanouissement intellectuel.
Prêts à nous mobiliser, à faire entendre plus fort le frémissement de cet avenir qui fait son chemin dans les consciences. Prêts à affronter l’ignorance, le déni ou l’égoïsme de tous ceux qui n’ont pas encore fait ce chemin.
Prêts à changer de vie, à nous détourner des sirènes de la société de consommation. Prêts à enfourcher notre bicyclette, à planter des arbres, à éteindre les lumières, à mettre des pulls l’hiver, à donner de notre temps aux autres, à accueillir ceux, d’où qu’ils viennent, qui sont jetés hors de chez eux par la guerre ou le changement climatique.
Monsieur Hulot, vous avez essayé de convaincre les « puissants ». Et vous vous êtes senti seul, au milieu des lobbyistes, des ambitieux et des technocrates. Pourtant, nous sommes là. Nous ne sommes pas (tous) militants ou zadistes, on ne nous entend pas forcément, mais nous sommes prêts à nous engager.
Ce gouvernement n’était pas assez radical pour vous. Alors soyez cohérent, soyez radical. Appelez-nous aux urnes, nous participerons. Appelez-nous dans la rue, nous nous soulèverons. Aidez-nous à nous compter, à nous mobiliser, à fédérer un mouvement citoyen à la hauteur de l’enjeu.
Aidez-nous à être ensemble, au bon endroit, pour ce rendez-vous avec l’histoire.
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