lundi 13 août 2018

Un texte poétique de Jean-Yves METELLUS (Haïti).



Je marche seul, transparent et livide contre les miroirs. Parfois, je vacille au milieu d’une foule inconvertie à la luxure des mots taillés à même les os du thorax. Je passe partout sans certitude, les fesses à découvert traînant en moi une mémoire plurielle. Il y a tant de cercles au péril de ma vie, tant de ponts éphémères, de barricades dressées devant mes yeux, et encore des monticules de silences dans la transparence hardie de mon âme. Je n’arrive pas à retrouver l’heure, celle du jour ou de la nuit, où dans les ports de l’errance, je me suis laissé choir. Tous les chemins que je prenais se sont dissipés. Ma destinée est désormais dans les ruines invisibles du souvenir.












Jean-Yves METELLUS.





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