J’ai été
peintre mais je n’avais aucune foi dans mon histoire et dans mon devenir ; il
faut avoir vécu et pouvoir se fier à l’avenir pour avoir la prétention de se
dire démiurge.
Mais mon
passé est sans intérêt, demain n’existe pas encore - et je ne l’attends pas -
et j’ai du mal à percevoir le sillage de ce présent trop pudique chargé de
l’inutile et du poids des âges.
Alors, je ne
peins plus et je me suis assis pour mimer le vide et le silence.
Et, à défaut
du pinceau absent, sans vraiment de talent, je balafre le canevas des traits de
l’invisible et des prémices de la mort.
Gillian GENEVIÈVE.
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