dimanche 19 août 2018

Le poète Jean-Louis ROBERT pleure son ÎLE OMBILICALE, La Réunion.





MON ÎLE OMBILICALE






ciel d’aube glaciale
je pleure mon île ombilicale


elle ploie sous le poids du béton
y explosent les décibels détonent
s’y déposent des tonnes
 
et des tonnes d’immondices
c’est le progrès qui veut ça, lui dit-on


le progrès est roi
ailleurs dans le monde c’est idem, lui dit-on
il faut s’aligner
surtout ne pas rester à la traîne


alors elle s’arme de béton
mon île ombilicale
de béton pas de patience surtout pas
il faut y aller à grand’erre
ou on risque de rester à la traîne


et elle obtempère 
mon île ombilicale
elle l’a toujours fait
elle se fait sourde à l’ansive
qui lui parle d’un temps
antan sans béton
où elle était reine


les sirènes du progrès 
vrillent les parois du cratère primitif
et mettent le monde à l’envers


mon seul vœu
mettre en vers
mon île ombilicale


car encore l’irisent
des traces de songe
































Jean-Louis ROBERT.







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