dimanche 5 août 2018

Un poème engagé de Patricia LARANCO, PAUVRES PETITS HOMMES RICHES ! .





Les enfants de la société des loisirs
ne sont que petites natures capricieuses.
Pendant que le monde agonise en étouffant,
que la nature enfin domptée
sous leur nez
râle,
ils continuent de tourner leur regard ailleurs
portés par leur obnubilation du confort
et du moindre effort, du culte du jouet, du jouir.
Leurs nations pillent, pour eux, les continents
au nom de l’obscénité de leurs appétits,
de la démesure sans freins de leurs désirs
qui, sans qu’ils s’en doutent, provoquent guerre et faim.
Mais ils ne tolèrent pas qu’on gâche leur bal,
on ne leur apprend toujours pas à renoncer.
Ce sont de grands enfants qui récitent un mantra :
« progrès », donnent des cours de Civilisation.
S’amuser, profiter, tels sont les maîtres-mots,
ils rient leur joie et chouinent leurs frustrations :
toujours plus, toujours mieux, l’absolu du Bonheur
et de la Liberté – au détriment de quoi ?
Au détriment de qui ?
« Je veux pas le savoir ».
De temps en temps pointe la culpabilité
passagère chassée par un geste impatient :
on verse dans le caritatif, la B.A
assortie parfois même d’un très beau discours
plein d’idéal, mais tout à fait creux, sans effet
puis on en revient à ses préoccupations :
comment encore améliorer
la vie de rêve ?




















Patricia Laranco.







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