vendredi 8 mai 2020

Le Pr Mohamed Salah BEN AMOR, de Tunis, commente un autre poème de Jocelyne MOURIESSE (Martinique).






MACABOU CONTE A REBOURS





Macabou
Insoucieux
En marche vers l'Anse nous deux


Sentiers cernés de plages bleues
Passages sable ou rocailleux
Rouleaux de vagues entre les yeux


La houle ira là où l'on veut
Le vent décoiffant tous les dieux
Les cocotiers couvent leurs œufs


Tout seuls pour n'y voir que du feu
Le jeu du soleil dans le creux
Le cœur épris des amoureux !





Jocelyne MOURIESSE
le 03 mai 2020.































Bien que ce petit poème ait été écrit en plein confinement, voire en pleine crise, parce que son auteure a été obligée de rester en France à des milliers de kilomètres de son pays à cause de la décision inattendue prise par le gouvernement français de fermer ses frontières, on n’y décèle aucune trace verbale se rapportant à ce contexte. Mais vu le lourd fardeau que représente cette situation et qui pèse de tout son poids sur la psyché de la poétesse, on ne peut aborder ce nouveau poème indépendamment de cette situation.


Abordé de ce point de vue-là, le texte se prête à trois interprétations différentes mais toutes plausibles. La première est que ce poème dépeindrait une vive nostalgie de la patrie de la locutrice qui essaierait par le biais du rêve de faire s’effriter la distance spatiale qui l’en sépare. Et le lieu tout particulier auquel elle a consacré ce poème, en l’occurrence, la station balnéaire l’Anse Petit Macabou, connue mondialement pour sa belle plage de sable blanc bordée de végétation, s’expliquerait par le temps de l’énonciation (mois de mai) qui coïncide avec la saison des baignades, des randonnées et des soirées en ce lieu.


La deuxième lecture se base sur les indices présents dans le premier et le dernier paragraphes faisant allusion à la nostalgie d’une relation amoureuse entre la locutrice et un bien-aimé dont l’absence lui ferait sentir un manque incomblable ( Insoucieux/En marche vers l'Anse nous deux/ Tout seuls pour n'y voir que du feu/Le jeu du soleil dans le creux/Le cœur épris des amoureux !)…Mais connaissant de près le parcours de l’auteure qui n’a jamais écrit sur l’amour, nous nous trouvons enclins à écarter cette explication sans l’exclure totalement.


La troisième lecture, enfin, est que l’auteure, en évoquant cette relation amoureuse, ne parle pas d’elle-même mais du profit du couple amoureux en général qui prédomine en cette saison estivale en cette station balnéaire qui est l’endroit rêvé de tous les amoureux du monde.


Y’a-t-il une ou d’autres interprétations de ce mini-poème dont l’auteure, depuis toujours, aime à nous  dérouter avec ses innombrables feintes techniques et ses stratagèmes ingénieux ? Tout est possible !





Pr Mohamed Salah BEN AMOR

























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