Le temps défile devant moi
juste sous mes yeux sous mon nez
et j’en louche, à le regarder,
il frôle presque
mes naseaux
les titillant de son duvet.
Le temps…oui je dis bien « le temps. » :
il traverse sans se presser
la chambre fauve où tout
s’ennuie
flux horizontal, continu
aux légères ondulations.
Passe-fenêtres et
passe-murs
il étend
son cheminement
invisible et immatériel
du verre
à la porte de bois.
Le vois-je ?
Le sens-je ?
Qui sait ?
Aurais-je
une hallucination
lorsque son long corps nébuleux,
comme de bourre effilochée
se matérialise à mes sens
et s’évacue tranquillement
sur son rail de silence gris ?
Sans le plus infime frisson,
avec
le calme d’un troupeau
de brontosaures ou de mammouths
il continue de s’écouler
pâles rouleaux pâles couleurs
toujours au bord
de s’évanouir :
même s’il chatouille mon nez je reste
pétrifiée sur place.
Patricia
Laranco
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