mercredi 17 mai 2023

Abd WAH (Algérie).

 

 

 

Le poète aime sa ville. Il l’aime à sa manière, d’un amour corrosif, sans concession. Il l’aime à mourir, et dans sa lumière, la plus belle d’entre toutes, il se dissout pour mieux se dissimuler des affres des nuits silencieuses. Le poète est devenu ombre de sa parole que sa petite voix de ventriloque ne porte plus. En dépit de tous ces aléas, il reste et persiste ! Pour lui tenir compagnie et redonner quelques couleurs à sa géographie, des âmes sensibles lui ont semé des fleurs dans des bacs posés en jalons ça et là, pour conjurer la laideur qui arrive rampante des faubourgs en ruines. Il arrive en début de matinée sur sa machine, guidé par son flair de jeteur de sort poétique, pousse la silencieuse mécanique vers une table déjà surchargée de personnes et se fait une place contre sourire et indifférence. Le voilà introduit sans aucune transition dans une conversation longtemps récurrente. Je suis votre poète, et puis après, me diriez-vous ? Je le suis malgré vos regards moqueurs et suffisants. Entre ces rues et ruelles, je me suis dispersé, ce qui n’est pas votre cas. Vous ressassez à longueur d’années une histoire obsolète, tandis que moi le poète-écrivain, je chante à tue-tête.

Soyez pour une fois disponibles pour écouter mes chants. En attendant que vous vous prépariez à recevoir mon spectacle, je vous laisse une photo.

 

 

 

 


Abd WAH.







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