jeudi 18 mai 2023

France (LA CIMADE) : MAYOTTE, île de souffrances.

 

 

 


La Cimade
Je découvre la campagne

 

Chère amie, Cher ami, 

 

Mayotte est une ile de souffrance. Dans le 101e département français, 77% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.  Accès à l’eau, aux soins, à l’éducation… Ces besoins essentiels ne sont pas garantis pour une grande part des habitant·e·s. Les violences sont quotidiennes ; les inégalités avec l'hexagone criantes et inacceptables. 

Face à cela, le ministre de l’Intérieur et le gouvernement français ont conçu à travers l’opération “Wuambushu” une réponse répressive qui ne réglera en rien les difficultés des habitant·e·s de Mayotte, mais au contraire aggravera les problèmes du territoire et les tensions sociales.

Sous couvert de démantèlement de l’habitat indigne, des habitant·e·s et des familles sont expulsé·e·s de leurs maisons sans réelle solution de relogement ; sous couvert de lutte contre l’immigration illégale, des familles sont séparées, des enfants sont illégalement expulsés. La France a dans ce contexte été condamnée à plusieurs reprises pour des pratiques irrégulières de rattachement arbitraire de mineurs à des adultes tiers qu’ils ne connaissaient pas.  

La stigmatisation des personnes étrangères en situation irrégulière, accusées de tous les maux, alimente les violences que l’opération prétend combattre, les risques de conflits et d’agressions entre populations. 

Binti a 34 ans, elle est maman de deux enfants âgés de 3 et 7 ans, et vivait, avant l’annonce de l’opération, dans un quartier informel de Dzoumogné. Elle a eu quelques titres de séjour temporaires mais n’ayant pas réussi à obtenir un rendez-vous en préfecture, elle a renoncé à la demande de renouvellement il y a 2 ans. Face à la crainte d’être expulsée, elle a pris la décision difficile de quitter son habitation pour se réfugier dans la malavoune, moins exposée aux contrôles, chez son frère vivant sur les hauteurs de Vahibé, avec pour conséquence la déscolarisation de sa plus grande fille. 

Face à cela La Cimade, présente à Mayotte aux côtés des personnes opprimées depuis 2008, se mobilise :

Contre l’impasse des solutions sécuritaires et répressives, pour que les pouvoirs publics proposent enfin des réponses sociales, sanitaires, éducatives, à la hauteur des besoins pour l’ensemble des habitant·e·s de l’île.

Pour continuer le déploiement de ses activités sur l’île conduite par ses bénévoles et salarié·e·s :

  • Pendant l’opération, permanences téléphoniques renforcées pour l’accompagnement dans l’accès aux droits, recueil des témoignages sur les circonstances des interpellations et les violences qui pourraient les accompagner, les conditions de rétention et d’éloignement ;  
  • Tout au long de l’année, permanences physiques régulières pour l’accompagnement des personnes, formation de partenaires aux questions relatives aux droits des étrangères, actions de sensibilisation et de déconstruction des préjugés…

Grâce à vous, nous restons présent·e·s pour poursuivre ces activités, continuer de soutenir et de protéger toutes les personnes exilées et persécutées, à Mayotte comme sur l’ensemble du territoire français.  

Nous vous remercions par avance pour votre précieux soutien.

 

Fanélie Carrey-Conte
Secrétaire générale de La Cimade.

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