Mes chers élèves, je ne cherche plus le sommeil. Il m’a retrouvé alors que j’avais trouvé refuge derrière les mots d’un livre : La dépendance, de Rachel Cusk.
Je ne me cachais pas tout à fait. Je m’étais juste isolé du monde et je me suis perdu entre les lignes d’un roman écrit d’une plume ciselée par une romancière culte et talentueuse et, rêveur et distrait, je n’avais pas vu que la nuit avait chassé le soleil et qu’il était temps d’aller dormir.
Mais j’ai senti que j’avais les yeux humides et que je commençais inélégamment à bâiller. J’ai feint un instant de lucidité mais le sommeil ne laisse guère place à l’ambigüité et au paraitre : il faut bien que je l’admette, ce soir, je suis un homme fatigué.
Il est donc temps que je m’en aille, mes chers élèves. Heureusement que la nuit n’est jamais avare de promesses. A vous, elle promet devoirs et chapitres à réviser. A moi, elle promet la lune, un ciel noir d’encre, quelques étoiles et le rêve à portée de clin d’œil.
Il ne me reste ainsi plus qu’à fermer les yeux.
Mais je vous laisse ces mots. Ils sont gage de l’aube nouvelle. Du soleil levant. Du jour à venir. De demain si le hasard, un nouveau jour, une nouvelle fois me prêtent vie.
Gillian GENEVIÈVE.
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