Certains matins je suis absent.
Mon corps ne répond plus
ignore toute présence
n'ayant rien à déclarer.
Tout éclairage le rendrait impotent vertébré.
Les confins et éclats de terre
lui ont fait une gueule sans pareille.
Il a mordu la poussière des chemins cabossés.
Suis-je vaincu par mes rêves impatients ?
Lettrines inodores, origines sans passé,
visages alvéolés, vierges culbutées
pétries dans l'épouvante.
Je sens la poudre, sa projection
sa laitance poisseuse...
Je laisse percer ces jours en dilettante
j'attends impavide le ressac,
son écume furieuse.
Bientôt je me lèverai avec le pain,
sa croûte, cassé par l'insomnie.
L’humilité de mon quotidien
m'annoncera le Bon Jour.
Seule la rosée
ensorcelle la fleur solitaire.
Certains matins je suis absent.
On frappe à ma porte d'un air innocent,
mes volets sont endormis,
l'intérieur est comble
seule la pénombre
vient à ma rescousse.
Puis un jour je me redresse,
jour que je croyais improbable
et je goûte à la fable,
je retrouve l'élan,
me lance au galop
vie vent aventures.
Je jaillis vers l'infini
si proche, je m'approche.
Et il me dit :
« où étais-tu ? »
Je lui réponds :
« frappé d'insomnie ».
Jorge PALOMINOS, alias KUTA LILO.
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