Injuste brisure d’une rigidité fragile
Pour avoir voulu serrer la mer, rompre sous la flexion.
Pourras-tu me forcer à un peu d'espoir ?
Mon amour solaire, injuste et désordonné, qui se soucie tant des belles ingénues,
Toi, à qui le rouge ne monte jamais au front et dont les paupières s’affolent si vite,
Toi qui aimes tant boire à toutes les sources et ne connais pas la honte qui remonte du ventre aux joues
Dans ta colère étouffée, le silence prend parfois la véhémence théâtrale d’un aveu sans apprêt.
Je n’ignore rien des bras qui chuchotent sous la pression de ta main,
De ce sourire qui, parce qu’il ne cherche qu’à séduire, dissipe toute inhibition
Fleuve étoilé d’une vie tissée de détails où les nuits s’émeuvent en douceurs sacrées
Sans secrets à confier. Seulement acter, puis passer
Juste entrer et sortir dans l’antichambre des histoires
Aller et venir de l’entente profonde à l’indifférence muette.
Entailles fines à la peau de l’âme, comment énoncer précisément la privation ?
Morsure dévastatrice d’une douleur sans répit et sans cause.
Lumière éteinte, la porte refermée sur une fatigue trop lourde.
La peau reste blanche et sèche.
La solitude rend le corps rugueux de crampes intimes aux lèvres serrées.
Lorsqu’il faut abandonner les illusions, comment vaincre sa résistance ?
Soirs de convulsions au tréfonds des draps, comment calmer le ventre ?
À cette rondeur rassurante du couple - comme une pierre polie, comme l’éclat du jour claustré -
Toute rupture a la violence d’une table renversée, du noir absolu.
Édith BERTHUIT,
juillet 2017.
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