vendredi 21 avril 2023

France (LA CIMADE) : Nous revendiquons le droit à l’apprentissage du français et à la culture pour toutes et tous.

 

 

 




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Chère amie, cher ami,

 

Dans notre précédent message, nous évoquions notre mobilisation pour mettre fin à l’enfermement d’enfants et de leurs familles dans les lieux de rétention. Nous souhaitons aujourd’hui mettre en lumière un autre combat cher à La Cimade : le droit à l’apprentissage du français pour toutes et tous sans condition et sans discrimination.

Le droit à l’apprentissage de la langue et à la connaissance des références sociales du pays où l’on vit est un droit essentiel. Il fait partie des étapes incontournables pour l’inclusion dans la société, il est le premier pas vers la reconquête de son autonomie. L’apprentissage du français doit donc être l’une des premières demandes sociales à laquelle l’État se doit de répondre. Or, nos gouvernements successifs n’ont cessé de faire de l’apprentissage de la langue un moyen de contrôle. Les dispositifs mis en place par l’État ne sont pas accessibles à l’ensemble des personnes habitants en France et en demande d’accompagnement. Ces formations tendent à faire de l’apprentissage du français une épreuve pour obtenir une autorisation de rester sur le territoire français au lieu d’être une occasion « d’entrer en citoyenneté ».

Le droit inconditionnel à l’accès à la langue est donc loin d’être acquis et il pourrait être encore davantage entravé si le projet de loi asile et immigration, pour l’instant reporté sine die par le président Emmanuel Macron en mars dernier, était voté et mis en œuvre.

Ce que prévoyait le projet de loi

À travers l’article 1 du projet de loi, l’État entendait durcir l’obtention des titres de séjour en imposant la présentation d’un diplôme en français :

Pour obtenir une carte de séjour pluriannuelle (d’une durée de 1 à 4 ans), il faudrait obligatoirement présenter un diplôme de langue française, justifiant d’un niveau A2 (niveau intermédiaire ou à l’écrit niveau langue étrangère collège). Ce diplôme ne serait reconnu que s’il était délivré par un organisme agréé par l’État. Les frais d’inscription à ces examens varieraient selon les organismes et les territoires entre 90 euros et 140 euros. Le projet de loi ne prévoirait rien sur la prise en charge de ces frais.

Sous couvert d’intégration et d’enseignement, cette mesure n’aurait pour effet que d’exclure et de discriminer encore plus les personnes migrantes : celles qui connaissent des difficultés financières ne seraient pas en capacité de payer les frais d’inscription ;  celles qui sont analphabètes n’auraient pas le niveau requis pour l’examen de français à l’écrit pour espérer obtenir un titre de séjour stable ; d’autres enfin ne pourraient pas passer à temps l’examen de français parce que les organismes de formation sont saturés.

Je soutiens La Cimade

Face à une politique linguistique d’intégration toujours plus discriminante et excluante, nos équipes composées de bénévoles et de salarié.e.s proposent des ateliers d’apprentissage du français gratuits, ouverts à toutes et tous sans condition d’accès dans 34 villes de France. L’année dernière, environ 3 000 personnes ont bénéficié de ces ateliers.

Grâce à un don régulier, nous pourrons :

  • Poursuivre ces actions linguistiques sur le long cours
  • Former davantage de bénévoles à l’apprentissage du français
  • Permettre à toujours plus de personnes étrangères de progresser en français

L’apprentissage du français ne doit pas être un outil d’exclusion ou de sélection, ni aujourd’hui, ni demain.  

Merci d’avance pour votre générosité,

 

Les équipes de La Cimade.

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