Dans la nuit que l’hiver n’a pas tout à fait laissée indemne, je scrute l’infini et l’inconnu pour trouver les mots et le langage, la musique et les virgules, le souffle et le silence pour vous parler du désir et de son absence, de la séduction et de l’indifférence, de l’amour et de la solitude, des souvenirs et de l’oubli.
Mais, au loin, dans le conte que je me fais, alors qu’elle s’apprête à éteindre la lumière de sa chambre, sa silhouette m’apparait en ombre chinoise, comme un doux présage, dans l’embrasure de sa fenêtre ouverte sur mon rêve fou d’abolir sa peur et de lui enlever toute retenue afin qu’elle retrouve l’ardeur d’autrefois.
Il n’est plus nécessaire alors que je cherche plus loin où commencent le jour et le récit de l’incendie qui nous a irradiés l’âme et le cœur rompus.
J’allume, à travers ces mots, à revers de nos ruines à venir, la lanterne d’un passé en porte-voix du poème et de notre histoire d’amour.
Et, porté par l’ivresse de cette nuit hésitant encore entre le chaud et le froid, j’écris ces strophes à la lisière de la folie et de la lucidité la plus crue et je retrouve notre langage commun à l’incise d’un baiser volé.
Dans mes vers coulent des larmes et je ne cherche plus les accords et les traces : l’amour est sans sillage sur la terre gelée de la solitude.
Mais, ce soir, j’attends encore l’oubli.
Gillian GENEVIÈVE.
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