HYMNE A LA FEMME SÉNÉGALAISE.
Femme ! Femme sénégalaise !
Quand le huit mars aura fermé ses paupières
Et l’écume festive se sera dissipée
Je porterai mon regard sur ta beauté intérieure ;
Je ne m’attarderai point sur ce sourire blanc d’ivoire
Serti d’une gencive noire tatouée
Ni sur les lettres que signent tes lèvres
Quand étanchée est ta soif.
Femme ! Femme sénégalaise !
Quand l’encre des poètes sera défraichie
Et l’intérêt des politiciens effrité
Pour se déporter vers d’autres thèmes qui font voter,
Je serinerai la noblesse de ton âme
Mais je ne chanterai ni ce front si beau, si haut,
Ni ce corps, noir-serpent, lisse comme miroir,
Oh, femme !
Que m’importe que tu sois belle,
Il me suffit que tu sois clairvoyante et bonne
Comme bonne est l’eau des canaris parfumée de vétiver
Quand souffle l’harmattan dans nos narines cautérisées.
Gratifies-moi de l’intuition de Dieu dont Dieu t’a gratifiée seule !
Oh, femme !
Quand les lampions de fête se seront éteints
En cette Journée Internationale de la Femme
J’ouvrirai le temps addendum des éloges.
Bien plus qu’un faisceau de baisers,
Bien plus qu’une gerbe de fleurs
Ou un collier parmi les colliers de perles aux couleurs perses,
Je m’adresserai fourbu mais conquis à ton cœur détendu ;
Je ne verrai ni ce cou qui fait signe à mes bras pendants,
Ni ces courbes gracieuses qui ont raviné tant de vertus,
Femme ! Femme sénégalaise !
J’habiterai longtemps, pudique, ton arrière-pays
Au sommet des collines fragiles ;
Je ne fantasmerai point sur ces joues rebondies belles
Pointées de fossettes où meurent nos bises
Ni sur ce corps de tam-tam sculpté,
Oh, femme !
Je me déclare géomètre inspiré de ton seul commandement
Car les tatouages au henné sur tes mains sont doux et rassurants,
Car ta voix est douce,
Doux est ton regard antalgique sur mes tourments quand vient le spleen.
Femmes de mon pays, je vous aime !
Alassane NDIAYE.
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