Je bois cette nuit
ce vin puissant
de la fin du monde
(Patagonia, Argentine)
qui vaut tous les Bourgogne
et les Bordeaux de mon pays.
Je bois cette nuit
la douleur de mes amis absents,
chacune de leurs larmes,
le sang des mots que nous échangeâmes
dans la douleur et la joie
de boire ensemble.
Je bois cette nuit
dans la coupe d’or
des dieux de la mort,
mon amour s’endort,
mon amour se meurt ;
je bois le vin divin
de la poésie à sa source,
je bois cette nuit
pour mourir un peu moins,
je n’ai plus la force
d’escalader la montagne
où jeune homme intrépide
j’intervenais aux colloques de l’orage,
je bois cette nuit
à la source de ma mémoire
parmi les fées et les aèdes ;
tout autour de nous
se posent des nuées de vautours ;
je voudrais chanter
mais je n’ai plus de voix.
André CHENET.
Buenos-Aires.
14/03/2023.
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