dimanche 30 avril 2023

Un texte de Edith BERTHUIT.

 

 

 

Comprendre sans explication, porter l’autre en soi, en être le refuge

Alors que le noir de ses yeux passait au travers, presque aveugle à lui-même

Pas un de ses regard ne l’avait lue, n’avait su sa fatigue ou ses besoins, ni les espérances inassouvies.

Mortier dans l’estomac, manque au fond du lit, se savoir loin, de solitude en solitude

Et ne plus vouloir feindre la colère violente pour se faire entendre

Ne plus savoir prendre feu

 

Chaque jour nous vieillit sans que nous y prenions garde.

Bientôt le soleil plongera vers son ultime tanière, nous rendant à l’obscénité des choses.

 

Elle avait alors décidé que ses années ne lui ressembleraient plus

Car même si elle avait beaucoup parlé, elle n’avait encore rien dit.

De bonheurs crus en jalousies recuites, de dépit en bon sens, de reculades en abandons

Vivre la réalité comme une parenthèse et laisser couler des flots de rêves

Flux discret d’une mer qui se retire à grand bruit en vagues imperceptibles.

Amoureuse en relâche, demeurer dans les souvenirs transfigurés de ceux qu’elle avait aimés

Et pouvoir crier en soi la joie de se retrouver dans le silence de l’absence

Immense plage nimbée d’une lumière blanche où l’on s’égare à l’infini.

 

 

 

 

 

 

Edith BERTHUIT.

Avril 2017.

 

 

 

 

 

 

 

 


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